https://www.youtube.com/watch?v=-FzOxJnw8K0&t=3s
Shasta Lake est un lac situé au Nord de la Californie où les familles et les amateurs de pêche et d'autres activités nautiques se rendent tout au long de l'année.
Mais durant un week-end de mai, la tradition veut que les universités du Nord-Ouest du pays s'y rendent pour un week-end de "party", où une centaine de bateaux habitables remplis d'étudiants se retrouvent sur l'île de "Slaughterhouse" pour faire la fête autour d'un feu de camps. En réalité, ce sont surtout les fraternités d'OSU qui sont présentes.
Comme des amis de la Beaver Lodge - une maison communautaire semblable à une fraternité mais qui n'en n'est pas une - louaient leur bateau, moi et quelques autres français/ Brésilienne, ainsi que d'autres personnes sommes allés avec eux.
Dès le jeudi matin, après avoir acheté 50kg de nourriture - nous ne pourrions plus nous approvisionner une fois sur le bateau, nous sommes partis, en plusieurs voitures, pour 5 heures de route à travers les arbres, les prairies, le désert et les montagnes qui nous séparaient de notre destination.
Après un arrêt à In-and-Out burger - un rituel d'autoroute semble-t-il - ou j'ai mangé le plus gros hamburger sans steak de ma vie (le seul de ma vie à vrai dire), j'étais dans le premier groupe à arriver sur place, avec celui qui avait tout organisé et celui qui allait conduire. Une fois arrivés, nous avons fait une visite du bateau avec le garde-côte qui ne manquait pas de nous raconter en détail les divers accidents arrivés ici et de nous rappeler d'être prudents. Ensuite, et pendant que les autres voitures se succédaient et amenaient de plus en plus de gens - jusqu'à ce que l'on se retrouve à 23 sur un bateau de 16 places !-, nous avons déchargé la tonne d'affaires que nous transportions dans les coffres, dont au moins 150 litres d'eau.
Il a fallu nous répartir entre 2 chambres doubles, 4 banquettes le long d'un couloir, une "pent-house" de 5 places ainsi que les deux banquettes du salon convertibles, et le reste des personnes qui ont dormi sur le toît.
Une fois installés, la musique mise en marche, le week-end a réellement pu commencer. Le premier soir, nous sommes restés au port avant de décoller le lendemain matin, après que le capitaine, Justin, ait passé un examen dans une université qui se trouvait dans le coin. Nous sommes donc parti vers midi pour une heure de navigation, jusqu'à ce que l'on tombe en panne pile avant d'arriver sur l'île. Nous sommes donc resté à flotter pendant une bonne heure en attendant l'aide. Comme on était beaucoup trop, une partie d'entre nous s'est cachée dans les chambres. Mais le store était grand ouvert et le bateau de secours est arrivé droit sur la fenêtre d'où nous étions cachés, et nous furent grillés comme des petits saumons.
Une demi-seconde après que les secouristes soient entrés dans le bateau, le moteur est reparti et nous voilà arrivés sur la fameuse île, qui n'était pas si remplie que ça. Le lac gigantesque et paisible, couleur émeraude, le sol orange foncé et les arbres épineux et feuillus d'un vert foncé intense, avec le Mont Shasta enneigé au loin et la chaleur, était un mélange envoutant et sublime. Je m'attendais à une grande foule, mais c'était en réalité plutôt calme, une cinquantaine de bateau tout au plus. Les gens allaient d'un bateau à l'autre et se retrouvaient sur l'île. Comme nous ne faisions pas partie des fraternités, nous sommes plutôt restés entre nous.
Après une petite ballade, le reste de la journée à consisté à se baigner, à dormir, juste profiter du soleil en maillot de bain qui avait besoin de prendre l'air après 8 mois dans le tiroir.
Mais le moment le plus choquant du voyage fut le soir. On avait tout entendu à propos de Shasta. Un "week-end de folie, de soirées etc", on s'attendait au pire. Avant de partir, on avait imaginé des comas ethyliques, des vols, des agressions voir même des morts, ou au moins de ne pas dormir. Il s'est également trouvé que nous étions voisins avec le bateau de l'Impulse, la discothèque de Corvallis dont le meilleur DJ avait été envoyé pour mixer à Shasta, ce qui annonçait une nuit blanche et bruyante.
Mais la réalité fut toute autre.
A peine le DJ a commencé à jouer ses premiers morceaux, vers 10h30, que les gens on commencé à se sentir un peu fatigué, à faire des siestes, à se retrouver au calme. Intrigués, moi, les autres français (et quelques américains) commencions à trouver cela bizarre. Mais nous ne furent pas au bout de notre surprise lorsque, vers minuit à peine, tout le monde était déjà couché, la lumière éteinte et les gens du dessous nous demandant de sauter mois fort !
Mais cela n'a en rien gâché le voyage, car le lendemain, après s'être tous levés vers 8 heures (une bonne nuit de sommeil LOL), nous avons cette fois mis le cap sur une toute petite île toute mignonne, toute orange, isolée dans la grandeur de ce beau lac. C'était une autre journée de détente, de bronzage, de nage, tout en musique et en rigolade.
Un dernier coucher de soleil et un grand feu de camp ont finalement clôturé ce petit week-end de lac, de repos et de proximité avec autrui.
La morale de cette histoire est qu'il n'y a définitivement rien à craindre des soirées au Etats-Unis. Et que je n'aurais jamais cru réguler mon sommeil en allant à Shasta.