Trajet / Villas Mastatal

Après être partie de l'auberge en grande hâte car j'ai traîné sur internet au lieu d'appeler le Taxi, j'ai traversé la ville de San José pour aller au Terminal de bus. La ville m'a semblé très vivante et ensoleillée mais je n'en n'ai pas vu assez pour me faire un avis.

Le premier trajet en bus s'est déroulé tranquillement. Le bus était normal, peu rempli au début, ce qui m'a permis d'avoir une place. Il a duré plus d'1h30, soit plus que prévu donc heureusement que j'avais prévu du temps. La route n'était pas vraiment belle. C'était surtout de l'autoroute. J'ai tout de même pu apercevoir des villages "Ticos" avec leurs maisons simples, rectangulaires et en bois. Certaines ont une bordure bleue, le toit rouge et le reste blanc : les couleurs du drapeau Costaricain.

Le bus m'a déposé dans le village de Puriscal où j'ai passé une demie heure à chercher un distributeur de banque. J'ai fini par en trouver un qui n'a pas marché, alors qu'il se trouvait à l'intérieur du bureau d'une "Banca Costa Rica", censé marcher même avec une carte étrangère. Le Gardien de la banque m'a parlé d'un problème informatique et m'a conseillé un autre distributeur, qui n'a pas fonctionné non-plus. La cata.

J'ai fini par abandonner, pour aller trouver le départ du bus suivant. En chemin, je suis tombée nez-à-nez avec une jeune fille blonde, d'à peu près mon âge, le visage en sueur et l'air inquiet. Il se révéla qu'elle était Allemande et se rendait au même endroit que moi ! Nous avons ainsi fait connaissance dans le bus, un vieux truc cette fois, jaune et grinçant rempli de Ticos avec des fauteuils usés et des gros paquets de nourritures pour animaux à l'arrière. Elle avait 18 ans et tout comme moi, c'était son deuxième jour d'un voyage de trois mois, et c'était également son premier voyage seule. Nous nous sommes trouvé pas mal d'autres points communs.

Ce trajet, sympathique au début, est vite devenu fatiguant et nous étions surtout pressées d'arriver pour nous poser enfin. Il faisait très chaud. Plus on avançait, plus les paysages s'ouvraient et devenaient sauvages. On s'enfonçait dans des Montagnes incroyables, gigantesques, qui s'étendaient vraiment très loin et pleines de reliefs. Le tout parsemé d'une végétation giiiigantesque, vraiment abondante, et pleine d'orchidées jaunes et rose très vif. Vraiment beau.

J'ai tenté d'écouter ma musique française mais ça n'allait pas avec le paysage.

Enfin, nous sommes arrivés au Village de Mastatal, là où se trouvait notre ferme. Seulement 80 habitants pour 3 éco-communautés et un parc National. Et surtout beaucoup d'hectares de végétation !

Et quel lieu !

A la décente du bus, j'ai d'abord été saisie par un gros fond sonore de criquets, vraiment puissant et ininterrompu. Je me suis bien vite habituée et s'est devenu très apaisant.

Je n'ai jamais vu un endroit comme ça. Incroyable. Nous dormons tous sur une esplanade en bois en plein air (avec un toit mais sans murs), sur des grand lits en hauteur avec juste une moustiquaire. (La mienne est défaillante et je me bats avec le nuit. Grrr) Tout se mêle totalement à la nature, car tout est en bois, très simple mais beau. Au dessus de ce dortoir, il y a une sorte de grand espace, lui aussi totalement ouvert et en bois, avec rien sinon trois hamacs, une table et deux fauteuils en bois (qui font mal au dos !). Certains y font du yoga. J'aimerais essayer une fois. Et tout autour, une vue saisissante sur les montagnes tropicales où l'on voit toujours passer des vaches, des oiseaux colorés et des araignées énormes et jaunes aux pattes toutes fines. Elles sont magnifiques et tellement intégrées au décors qu'elle ne font pas peur !!

Et tout est très calme. Le stress est absent. Les autres "volontaires" nous ont accueillies un par un, tous très souriant et très anglophones : moi et Madeleine, l'Allemande, sommes les seules non-Anglophones. Et on galère ! Et visiblement mon prénom a posé problème car impossible à dire. Je suis donc rebaptisée "Eleanor".

Cela a été étrange de prendre le rythme, car il est vraiment lent. Le matin on travaille assez physiquement, seulement de 8h à 11h ou 12h puis c'est fini et on a le reste de la journée pour faire ce que l'on veut. Et ce que tout le monde fait, c'est rien de spécial : ça m'a fait assez peur mais je crois que c'est vraiment bénéfique. On prend juste le temps de vivre, de respirer, de lire, de discuter si on veut et de ne pas discuter si on ne veut pas. ça paraît simple mais c'est vraiment un rythme à prendre !

En parlant de rythme, je m'endors à 21h30 et me réveille vers 5h30 ! Trop bien ! je me lève en même temps que le soleil, et c'est parfait car de mon lit, rien ne me gâche la vue, je vois tout le panorama sans bouger le petit doigt.

Vraiment un endroit de fou. Et tout le monde est pieds-nuds ! Youpi ! Et il fait très chaud et beau. Parfois même un peu lourd à certaines heures.

Le domaine appartient à une famille Costa Ricaine, un couple avec un enfant agité qui ne parlent qu'Espagnol mais sont gentils. La femme fait la cuisine et le ménage.

Enfin voilà !